samedi 5 avril 2025

Space 1999 Breakaway Quickstart Guide

Depuis quelques années Modiphius multiple les jeux de rôle à licence avec notamment Fallout, Star Trek, Dishonored, Dune, Conan

Space 1999 est le petit dernier de la famille des jeux de rôle motorisés par le système 2d20. J'avais vu passer l'annonce sans vraiment y prêter attention et la mise en ligne de ce Quickstart Guide a piqué ma curiosité. Avant toute chose, il faut savoir que Cosmos 1999, titre français de Space 1999, est une série emblématique de mon enfance. Je devais avoir quelque chose comme huit ou neuf ans quand cette série passait à la télévision. Mon regretté papa, amateur de science-fiction, aimait d'ailleurs beaucoup cette série. C'est donc pour moi une espèce de madeleine de Proust en même temps qu'une certaine surprise de voir une série vieille de plus de 45 ans adaptée en jeu de rôle en 2025. J'étais donc assez intrigué et curieux de voir ce que le jeu de rôle allait proposer comme expérience.

A noter qu'en parallèle de ma lecture de ce petit guide de découverte, j'ai revu quelques épisodes dont l'épisode pilote intitulé Breakaway et dont le scénario présent dans le livret s'inspire directement.

On est donc sur un jeu de rôle motorisé par une version simplifiée du système 2d20, mettant en avant l'aspect narratif et l'aventure humaine telle qu'elle est présentée dans l'épopée de Space 1999.

Chaque personnage proposé dans le livret possède un petit historique et est décrit par des Traits, des Talents et des Compétences, ainsi qu'une série d'Attitudes également chiffrées. Lorsqu'une action requiert un test, comprenez un jet de dés, on associe une Attitude à une Compétence pour obtenir un Chiffre Cible (Target Number). La joueuse lance 2d20; chaque dé ayant un score inférieur ou égal au Chiffre Cible est un succès; un score de 1 sur un d20 correspond à une réussite critique (2 succès), tandis qu'un score de 20 est une complication. Un pot commun de points appelé Momentum permet de jeter des d20 supplémentaires, de créer des Traits ou des Objets (Assets), d'obtenir des informations, bref d'infléchir le hasard. Le MJ dispose également d'un pot de points de Menace pour compliquer la vie des PJ et faciliter les actions des PNJ. Le combat tel que présenté dans le livret est très narratif. On est loin de la complexité tactique d'un D&D. Un personnage peut se retrouver vaincu rapidement. On sent que la confrontation physique et la violence ne sont qu'une option de dernière recours. L'accent est mis sur la découverte, l'exploration et l'aventure humaine.

Le scénario intitulé Breakaway reprend le contenu du premier épisode de la série, avec l’enchaînement d'événements qui ont conduit à l'explosion du dépôt de déchets nucléaires sur la face cachée de la Lune et les conséquences dramatiques qu'on connaît.

Qu'est-ce que j'en ai pensé ? Si je reste un fan nostalgique de la série originale, j'ai été un peu étonné de voir un jeu de rôle sur ce thème, d'autant que la série date d'un peu plus de 45 ans et ne parlera pas à tout le monde. Cela étant, l'aventure spatiale reste une thématique qui séduira sans doute nombre d'amateurs de science-fiction. Alors pourquoi pas.

Pour le choix du système de jeu, en l'occurrence 2d20, c'est évidemment un choix logique pour Modiphius qui met en avant son système de jeu emblématique. Je mentirais en disant que j'adore ce système de jeu et j'avoue ne jamais l'avoir testé. Les bases sont assez simples, comme c'était déjà le cas pour Dune qui utilise des mécaniques de base similaires. Là encore, pourquoi pas. A tester.

Reste l'aspect très rétro du contexte de jeu; comme je l'ai dit plus haut, ce jeu exerce une forte attraction nostalgique qui attirera sans doute les cinquantenaires comme moi :)

vendredi 4 avril 2025

Dar l'Invincible (1982)

Petit retour à la fantasy avec Dar l'Invincible, sorti en 1982, avec Marc Singer dans le rôle de Dar, le maître des animaux; c'est d'ailleurs le titre original The Beastmaster, étrangement traduit dans la version française, peut-être pour faire référence dans l'esprit du public à l'autre film de Sword & Sorcery sorti la même année, Conan The Barbarian.

L'histoire du film en quelques mots:

Dar, fils du roi légitime, destiné d'après une prophétie à détruire Maax, le tyran des forces du mal, est marqué à la naissance avant d'être sacrifié, mais il est sauvé par un homme qui le ramène dans son petit village et l'élève comme son propre fils. Adulte, son petit village ainsi que sa famille adoptive sont massacrés par des brigands à la solde du tyran. Unique survivant, il part à l'aventure dans le but de se venger; sur son chemin rencontrera des alliés parmi lesquels des animaux - deux furets, un aigle et un tigre noir - avec qui il communique grâce à son don de télépathie. Il sauvera la belle Kiri, esclave du tyran, et s'alliera à Tal (le second fils du roi) et Seth, un valeureux guerrier, pour renverser Maax et rétablir la justice.

Difficile de ne pas comparer Dar à Conan, d'autant que les deux films sont sortis la même année. Là où Conan le Barbare se pose comme un chef d'oeuvre, servi par une BO incroyable de Basil Poledouris, Dar fait pâle figure. Un scénario des plus simples, un jeu d'acteurs quasiment inexistant, des combats mal réglés et des décors en carton... on a des animaux dressés mais c'est à peu près tout. Même l'univers manque cruellement de profondeur là où Conan explorait quand même des thèmes comme le contrôle de la religion et la quête de liberté.

Dar l'Invincible est à ranger en haut de l'étagère des gentils nanars fantasy, un bel exemple de ce qui se faisait dans les années 80 en terme de Sword & Sorcery familial. Devenu culte avec les années au même titre que The Barbarians, autre navet épique.

lundi 31 mars 2025

Need to Know (Delta Green, VF)

Téléchargé et lu il y a déjà un moment, je n'avais pas encore posté d'avis sur Need to Know, le kit découverte de la nouvelle édition de Delta Green, jadis supplément pour l'Appel de Cthulhu, aujourd'hui jeu à part entière.

Need to know se présente sous la forme d'un PDF de 49 pages et se veut une découverte/introduction à Delta Green, un jeu de role de conspirations et d'horreurs lovecraftiennes. On a une présentation succincte de l'univers de jeu (Cthulhu de nos jours + agences de renseignements style FBI/CIA), le rôle de la joueuse et ce qu'est un Officier Traitant du Delta Green, la présentation de la fiche de personnage et la création d'un personnage, un abrégé des règles et un scénario de découverte intitulé La dernière mission.

Je ne vais pas trop m'attarder sur les règles; sachez seulement qu'on retrouve un système de jeu à base de pourcentages, très proche de celui de l'Appel de Cthulhu. Les habitués ne seront pas perdus. C'est carré et efficace, pour peu qu'on apprécie le d100. Pour ma part, j'ai pratiqué des années durant l'Appel de Cthulhu et le supplément Delta Green édité par Descartes dans les années 90. Avec le temps, j'ai lentement glissé vers un système plus léger, Cthulhu Dark pour ne pas le nommer. Si je propose du Cthulhu/Delta Green, il y a de fortes chances que ça sera sous Cthulhu Dark. Mais c'est bien entendu ma préférence personnelle. Ce qui est proposé ici avec cette nouvelle mouture de Delta Green est très bien.

A noter que les nouvelles règles de Delta Green mettent en avant la gestion de la Folie, la Santé Mentale et l'Attache, un lien entre le personnage et son coéquipier, ou sa famille, un thérapeute, un groupe... cela permet d'approfondir le personnage, de le doter d'une histoire personnelle qui sera utilisé en jeu pour l'aider à surmonter les traumatismes, ou au contraire le plonger dans les affres de la folie.

Parlons un peu du scénario La dernière mission.

Le synopsis en quelques mots: suite au décès de Clyde Baughman, ancien agent Delta Green, les PJ sont chargés de nettoyer son appartement avant l'arrivée des héritiers, histoire qu'aucune preuve des activités de Delta Green ne subsiste. Une mission de routine. Bien entendu, les choses ne vont pas être aussi simples et les PJ découvriront un sombre secret qui mettra leur intégrité mentale à rude épreuve.

L'intrigue (assez classique) est bien ficelée et permettra aux PJ de faire leurs premiers pas dans l'organisation ainsi que dans le jeu; somme toute le but de ce genre de livret. Une piste d'indices à suivre, une découverte déconcertante, un dilemme moral à trancher et une résolution. Jouable à mon sens en une séance de trois ou quatre heures.

Comme mentionné plus haut, si je fais jouer cette histoire, ça sera très certainement avec Cthulhu Dark, mon système de jeu léger favori pour du Cthulhu/Lovecraft. Mis à part cette exclusive personnelle, rien à redire sur Need to know.  Une mise en bouche plutôt réussie.

dimanche 30 mars 2025

Les Guetteurs

La voiture de Mina tombe en panne au beau milieu d'une forêt d'Irlande. La jeune femme se retrouve totalement égarée lorsqu'elle trouve refuge à la nuit tombée dans un étrange bunker occupé par trois autres personnes. Alors que les derniers rayons du soleil caressent la cime des arbres, les guetteurs sortent de leurs tanières et viennent observer les humains captifs.

Des égarés en forêt, des monstres qui sortent à la nuit tombée, un refuge et des règles très strictes à respecter, un étrange pacte et l'impossibilité de quitter la forêt. Tels sont les ingrédients de ce conte horrifique nimbé de folklore signé Night Shyamalan. Un divertissement honnête (pour un dimanche soir), une intrigue plutôt bien ficelée même si je n'adhère pas trop à la révélation de fin.

Une source d'inspiration pour vos scénarios de Cthulhu ou de Vaesen.

Color out of space

Les Gardner ont à peine le temps de s'habituer à la vie de la campagne qu'une météorite s'écrase dans leur jardin en pleine nuit, dans un halo d'une lumière étrange. Dans les jours qui suivent, la propriété familiale semble contaminée par un mal indicible, qui affecte la flore, la faune et les Gardner.

Une adaptation contemporaine de la nouvelle La couleur tombée du ciel de HP Lovecraft. Une adaptation plutôt réussie, une mise en situation en douceur puis une horreur qui prend progressivement de l'ampleur, d'abord par petites touches puis soudainement les choses s'accélèrent pour atteindre un climax terrifiant. Une immersion dans l'horreur Lovecraftienne dans toute sa splendeur... l'incompréhension des hommes face à l'indicible. Et un petit clin au maître de Providence avec un personnage qui se nomme Ward Phillips.

vendredi 28 mars 2025

Le rituel

Un groupe d'amis décident de faire une randonnée sur la Voie Royale en Suède. En prenant un raccourci, ils s'égarent dans la forêt. Bientôt la nuit tombe et une présence malfaisante rôde dans les bois...

Un groupe de randonneurs, un forêt brumeuse, des traces d'un étrange culte ancien, une présence malfaisante qui rôde à la nuit tombée; tous les ingrédients sont réunis pour une heure et demi de terreur forestière. Une petite production Netflix certes sans grande surprise mais pas dénuée d'intérêt. Et un peu d'inspiration pour un scénario très classique du Mythe de Cthulhu (ou tout autre jeu de rôle horrifique). L'histoire se passe de nos jours mais pourrait très aisément transposée à Vaesen.

Mickey7 (Edward Ashton)

Mickey7 est un Consommable : un employé jetable d’une expédition humaine envoyée sur Niflheim, un monde de glace, pour le coloniser. Dès qu’une mission paraît trop dangereuse – voire suicidaire –, l’équipage se tourne vers lui. À la mort d’une version, un nouveau corps est régénéré, sa mémoire pratiquement intacte. Et après six morts, Mickey7 a bien compris pourquoi son poste restait le seul disponible de l’expédition quand il l’a accepté. Et puis, au cours d’une mission de routine, Mickey7 est porté disparu et présumé mort. Le temps qu’il regagne la base de la colonie, étonnamment aidé par une forme de vie locale, il est trop tard : un nouveau clone, Mickey8, occupe déjà son poste. Et l’idée de Consommables « en double » est une abomination aux yeux de tous. S’ils sont pris, ils finiront probablement tous deux dans le recycleur à protéines. Pendant ce temps, les conditions de vie sur Niflheim se compliquent, surtout lorsque cette étrange forme de vie s’intéresse à ses nouveaux voisins. En fin de compte, le sort des deux espèces dépendra peut-être de Mickey7... à condition, bien sûr, qu’il ne meure pas pour de bon.

Mickey7 est le roman qui a inspiré le film presque éponyme Mickey 17. On suit le destin à la fois pathétique et hilarant de Mickey Barnes, embarqué dans un projet de colonisation d'une planète hostile en tant que consommable, autrement dit humain jetable.

J'ai adoré cette lecture. L'histoire, racontée à la première personne, nous met vraiment dans la peau de Mickey. Loin de l'épopée grandiose de l'humanité, on y vit au jour le jour la vie de cet employé si particulier, ses relations compliquées avec les autres membres de l'expédition, son questionnement par rapport à sa prétendue immortalité via la technologie de la réplication humaine, et on assiste à l'inexorable dégringolade des événements, un peu à la façon de Fargo où rien ne semble vouloir se passer comme prévu.

Le ton est résolument humoristique, mais un humour noir, grinçant, caustique, une critique assumée de la société capitaliste, où les gens ne sont finalement que des consommables. On devine en filigrane un univers plus vaste par l'intermédiaire de Mickey, une diaspora humaine à travers l'univers comme une fuite en avant après la chute de la Terre. Même si l'histoire en tant que telle ne dure que quelques jours, les réflexions de Mickey et des flash-backs nous font découvrir le triste destin de l'humanité à l'assaut des étoiles... avec toujours cette petite touche ironique.

Une lecture plaisante, une fin peut-être un peu abrupte. A lire très certainement avant d'aller voir le film.